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Une étude pointe le rôle des pesticides dans la perte de biodiversité

Selon un étude publiée le 13 février 2025 dans Nature Communications, l'utilisation des pesticides a des conséquences délétères sur plus de 800 espèces d'organismes non-cibles, participant à la perte de biodiversité.

Les pesticides, couramment utilisés en agriculture, affectent largement des espèces d’animaux ou de végétaux qu’ils ne ciblent pas et participent ainsi activement à l’effondrement de la biodiversité, selon une vaste étude publiée jeudi 13 février 2025 dans Nature Communications.

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Une équipe internationale de chercheurs, menée par l’université des sciences et technologies de la Chine de l’Est (Shanghai), a passé en revue 1 705 études portant sur les effets de 471 pesticides (insecticides, fongicides ou herbicides) utilisés dans le milieu agricole mais aussi pour des utilisations commerciales ou domestiques.

La synthèse de cette vaste étude publiée dans Nature Communications le jeudi 13 février 2025 montre que ces produits « ont un effet négatif à grande échelle sur tous les groupes d’organismes non-cibles testés », concluent les auteurs.

Plus de 800 espèces concernées

Ainsi, des conséquences délétères ont été recensées pour plus de 800 espèces de plantes, champignons, insectes, poissons, oiseaux ou mammifères qui n’étaient pas censés être directement ciblés par les produits chimiques. Ces effets portent sur leur croissance, leur capacité à se reproduire ou leur comportement, comme la capacité à attirer des proies ou à se déplacer.

« On suppose souvent que les pesticides sont d’abord toxiques pour les nuisibles qui sont ciblés ainsi que les organismes qui leur sont proches, mais c’est clairement faux », souligne Dave Goulson, professeur à l’université du Sussex, l’un des auteurs. « De manière inquiétante, nous avons mis en évidence des effets négatifs durables pour les plantes, animaux, champignons et microbes, qui menacent l’intégrité des écosystèmes », a-t-il souligné.

« Nos résultats mettent en question la durabilité de l’usage actuel des pesticides et soutiennent la nécessité d’évaluations des risques améliorées pour réduire les risques pour la biodiversité et les écosystèmes », soulignent les chercheurs en conclusion.

Ils remarquent au passage que leur étude met en évidence l’activité de substances isolées mais que leurs effets peuvent être encore « exacerbés » avec la présence d’additifs ou l’usage combiné de plusieurs molécules.

Pour réduire l’ampleur du problème, les scientifiques suggèrent d’adopter des politiques encourageant la réduction de l’utilisation des pesticides ou de maximiser leur efficacité.

D’autres chercheurs n’ayant pas participé à l’étude ont salué sa publication. Oliver Jones, professeur de chimie à l’université australienne RMIT a suggéré que le problème pourrait être plus vaste encore. « L’étude souligne les effets négatifs pour plus de 800 espèces non-ciblées mais les données n’étaient disponibles que pour celles-ci. D’autres espèces pourraient aussi être affectées », a-t-il prévenu.

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